Boîte à idées
Ateliers bruitage
Jouer avec le son
Résumé du concept
Bien avant 1927 et les débuts officiels du cinéma sonore, le son est présent lors des projections grâce aux musiciens, bonimenteurs, bruiteurs qui accompagnent en direct les séances. Après l’avènement du parlant, le bruitage, pratique déjà utilisée à la radio, s’impose petit à petit au cinéma, au fil de l’amélioration des outils d’enregistrement sonore.
Au même titre que la musique, les dialogues et les ambiances, le bruitage est une des composantes de la bande son. La plupart des bruitages ne sont pas enregistrés en direct lors du tournage mais recréés dans un studio d’enregistrement par un bruiteur. Le bruiteur utilise toutes sortes d’objets détournés de leur usage : une paire de gants peut servir à bruiter l’envol d’un oiseau, un moulin à café peut imiter le son d’une charrette… Le son de l’objet réel paraît souvent moins vraisemblable que le son créé par le bruiteur.
Selon le film, les bruitages peuvent être travaillés dans un but réaliste ou au contraire être accentués, décalés, pour provoquer un effet comique par exemple, comme c’est le cas dans le cinéma de Jacques Tati. Dans le cinéma d’horreur ou de science-fiction, les bruitages jouent un rôle majeur pour immerger le spectateur dans l’univers du film.
L’objectif d’un atelier bruitage est de travailler la bande sonore d’une séquence en créant ou recréant les bruitages.
Objectifs, intérêts
Cet atelier permet d’abord aux participants de manipuler les différents objets et instruments proposés, de chercher quelles sont leurs possibilités en matière de son et quels bruitages peuvent être réalisés avec. Cette expérimentation, en plus de sa dimension ludique, favorise la créativité et développe l’écoute. L’atelier bruitage demande aussi de la concentration car lors de l’enregistrement des différents bruitages, les participants qui ne sont pas actifs doivent observer le silence. Certains bruitages nécessitent une collaboration entre plusieurs participants, qui doivent donc se coordonner et s’écouter.
Travailler sur le bruitage permet aussi de prendre en main le matériel d’enregistrement audio et d’apprendre à le manipuler. Les participants découvrent également le métier de bruiteur.
Enfin, l’atelier bruitage permet de comprendre l’importance du son au cinéma, en expérimentant l’influence du son sur la compréhension de l’image.
Déroulé
L’atelier commence par une phase de visionnage de la séquence à bruiter, qu’il faut analyser pour définir à quels moments les bruitages doivent intervenir.
Ensuite, les participants expérimentent les différents objets et instruments à leur disposition pour choisir les plus appropriés et les prendre en main.
Dans un second temps, les bruitages sont enregistrés à l’aide du matériel de prise de son. Les participants peuvent ensuite visionner la séquence sur laquelle leurs bruitages ont été ajoutés.
La séquence vidéo à bruiter peut être un montage d’images tournées par les participants, un extrait de film existant mais aussi un montage à partir d’images d’archives. Les bruitages peuvent être réalisés dans un but réaliste ou au contraire de façon décalée et humoristique.
Ressources
Mallette son et kit d’enregistrement disponibles en prêt au RECIT
Télécharger le logiciel d’enregistrement et d’édition gratuit Audacity ici
Les p’tits bruitages d’Hervé par le bruiteur Hervé Cellier
Le bruiteur Joseph Sardin montre de nombreuses techniques pour obtenir des bruitages
Le musicien et ingénieur du son Jean-Carl Feldis propose des astuces de bruitage sur le site de l’ACAP.
Le métier de bruiteur sur UPOPI
Projet bruitage sur un extrait de Blow out de Brian de Palma, dans le cadre de Lycéens et apprentis au cinéma en région Centre-Val de Loire
Parcours pédagogique sur le son, déroulement d’un atelier bruitage sur le site UPOPI
Conférence de Martin Barnier sur le son au cinéma, sur le site Transmission impossible
Du son à l’image, un serious game sur le cinéma, sur le site Transmission impossible
Écouter le cinéma, une série d’émissions sur le bruitage par Arte Radio
Jacques Tati a beaucoup joué sur le son dans ses films burlesques. Peu nombreux, choisis soigneusement, les bruitages sont souvent en décalage avec ce qu’attend le spectateur.